L'histoire (version corrigée)

Kean:

Allongé sur le sol, Kean sentit vaguement l'intervention de Ryoku, mais son esprit était brumeux, plongé dans les limbes de l'inconscience. Il tentait tant bien que mal de résister mais en vain. C'était comme s’ il luttait contre un fort torrent. A bout de force, Kean avait du mal à résister à la pression, Petit à petit, il sombrait de plus en plus dans l'inconscience profonde. Alors que son esprit divaguait, Kean sentit une lumière s'insinuer en lui. Une lueur d'espoir qui lui montrait une voix à suivre pour sortir de sa torpeur. Peu à peu il reprit conscience. L'esprit encore brumeux. Lentement la vie revenait en lui, alors qu'elle avait été à deux doigts de s'échapper. Asyendil venait belle et bien de lui sauver la vie. Enfin, il aurait peut être pu survivre mais après un lent combat. Ses camarades n'auraient pas pu l'amener, il aurait été un poids pour eux. Chose inimaginable pour Kean...

Ouvrant l'esprit encore à l'ouest, il tenta de bouger, mais on le retient. Il voulait dire un truc mais Asyendil le devança lui préconisant de ne pas parler, lui demandant même s’ il pouvait se lever. Le semi-elfe n’ était sur de rien mais il hocha malgré tout la tête. Il ne voulait pas faire d'histoire et refusait une aide salvatrice. Aidé du mage et de l'elfe, Kean rejoignit les autres. Ils étaient tous là. Au moins il put voir la princesse sauve. Une Bonne nouvelle. Pierre aussi était vivant. Le silence régnait entre eux. Comme s’ il s'était passé quelque chose qu'il avait loupé. Le silence fut coupé par Mizu et Pierre qui crièrent en même temps « Almendra ». La vue de la créature réjouissait au plus haut point Kean. Mais sa colère ne ressortit pas non il ressentait juste de l'indifférence. Pierre avait donc décidé de lui faire son confiance, c'était à présent son problème. Il s'en fichait. Cela sera à Pierre d'assumer... Pierre et ses décisions stupides, rien de nouveau en soi. Par contre il ne resterait pas indifférent si elle s'approche de trop près ou si elle fait du mal à Yukina.

Kean se sentait un peu mieux, mais était toujours content d'avoir un appui sur le mur. Il repensa à nouveau aux combats et aux nombreux frères d'armes morts qui jonchaient le sol de ce repère. Mais sa réflexion fut interrompue par les paroles de la chose. Ainsi Astharof était mort, une bonne nouvelle. Mais cela ne changeait rien car un autre avait pris sa place. Kean se fichait de savoir qui c'était car c'était toujours un ennemi à abattre. Un adversaire de plus voilà tout... Tu parles d'un scoop. Certains de ces camarades semblaient surpris. Mais Kean était blasé. Puis il repensa aux corps et au sang perdu. Puis ils ne pouvaient rester ici, ils étaient trop à découvert, trop affaibli. Mizu eut la bonne parole. Oui il fallait partir d'ici. Kean se décida à parler. Sa voix était rauque et encore un peu faible mais elle ne tremblait point.
« Elle a raison. Il faut partir ! Quelqu'un a une idée pour les corps ? »
Tous le regardèrent perplexes.
« Je sais, les Vivants passent en premier, mais on ne peut pas laisser nos frères d'armes ainsi. Pourrir comme de vulgaire bout de viande ou englouti par de la vermine et des charognards. L'odeur du sang attira bientôt de la vermine en tout genre. Elle en est la preuve » désignant Almendra d'un geste de la main, « Le sang attire toujours la pourriture. »Un grand blanc. Puis Kean reprit « On ne peut les enterrer dignement cela serait trop ardu et long. Le feu c'est pas mal, rapide et efficace. Mais comment s'y prendre... En fait pour bien faire il faudrait détruire ce repère... »
Kean réfléchissait à haute voix. Puis il fut interrompu par un bruit sourd. Un nuage de poussière vint assombrir la pièce. Tous étaient aux aguets, ce n'était rien d'autre que Zéphyr, le dragon qui venait de se poser dans le repère à coté d'eux.

Zéphyr était paré de l'armure étincelante aux reflets bleutés concordant parfaitement avec sa peau. Le dragon inclina noblement la tête devant l'assemblée face à lui. Il attendait les réactions des humanoïdes, retransmettant en même temps, ce qu'il voyait à la Dame. Sur l'armure, tous pouvait voir un étrange symbole, qui n'était autre que celui de la Dame. Peu de personne l'avait déjà vu et était apte à le reconnaître. Kean le reconnu sans souci. Il était fasciné par le dragon et son armure. Voilà au moins une créature utile. Il dit spontanément.
« Toi, mon pote, tu arrives à temps ! » Un grand sourire vint terminer ses paroles. Puis comme une réponse le dragon cracha un petit jet de flamme. Kean aurait aimé pouvoir lui parler, mais son don était limité aux volatiles. Il se contenta juste d'échanger des regards avec le dragon.


Rhyn.

Dans le pays de Morphée, Rhyn dormait du sommeil du juste. Un sommeil réparateur, sans rêves ni cauchemars, un sommeil qui lui permettait de récupérer. Plongée dans les bras de Morphée, Rhyn en fut brutalement extirpé par les coups frappés à la porte. D'abord elle s'assit sur le lit afin de se réveiller. Passant une main dans ses cheveux afin de les démêler sommairement. Puis elle se leva et alla à la fenêtre. Ouvrant le rideau, elle put voir que le jour était levé, certes... Rhyn soupira quand même. Elle n'aimait pas être réveillée ainsi. Elle préférait se réveiller toute seule sans une intervention extérieure... En général, cela la mettait de mauvaise humeur. Mais ce matin, elle n'avait pas d'humeur particulière, elle était d'humeur neutre mais un rien pourrait la mettre de mauvaise humeur ou de bonne humeur... Même si la bonne humeur ne se voyait pas forcément sur son visage...bien souvent inexpressif et blasé. Une autre slave de coup frappa à la porte. Un autre soupir franchit les lèvres de Rhyn. Puis elle se dirigea vers la porte, prenant au passage, un grand Kimono noir et rouge sang , afin de pas paraitre en simple chemise en lin. C'était un peu trop léger pour recevoir quelqu'un. Dans le miroir, elle regarda rapidement son visage. Le teint toujours aussi pâle, mais aucune trace de sommeil ne pouvait se voir. Elle prit son serpent autour du cou afin d'apporter un peu de couleur. Fitz s'enroula autour de son cou, ravi de retrouver sa place favorite. Rhyn ferma fermement la ceinture du Kimono. Puis alla ouvrir la porte, pour savoir qui était l'opportun qui l'avait réveillé.

Entrebâillant la porte, Rhyn reconnut Kimiku, cette fille qui avait dit la veille servir Astharof. Cette fille qui avait une aura démoniaque selon le mage Umbre et qui avait pour apprenti la Vampire. Rhyn la toisa de haut en bas, ouvrant un peu plus la porte mais ne laissant pas pour autant entrer la visiteuse. Sa chambre n'était pas une pièce que tout le monde pouvait voir. Un sourire poli se dessina sur les lèvres de Rhyn. Puis quelques mots s'en échappèrent.

« Chère Kimiku de bon matin... Je présume que vous venez pour cette histoire de potions. Bien, dans ce cas, j'espère que cela ne vous dérangera pas d'attendre un instant dans l'infirmerie juste à coté, afin que je m'apprête ? Je suis désolée, je fais au plus vite. »

En fait même si la phrase interrogative, Rhyn n'attendait pas de réponse, d'un sourire polie et un simple hochement de tête, puis elle referma la porte sur Kimiku, sans se soucier de ce que cette dernière pouvait penser. Mais bon il fallait bien que Rhyn s'habille. Machinalement, elle fit une rapide toilette, puis enfila une robe noire et pardessus un bustier noir aussi. Elle peigna ses cheveux, puis les laissa librement retomber sur ses épaules. Bien sur un poignard vient se loger entre le bustier et la robe.

Tout de noire vêtue, Rhyn quitta ses appartements non pas par la porte principale mais par celle qui la menait à son bureau, passant par sa réserve personnelle. A son bureau, elle ouvrit la fenêtre afin de laisser entrer l'air frais matinal. Puis Rhyn passa dans l'infirmerie. Laissant la porte de son atelier entrouverte, elle n'eut aucun mal à trouver Kimiku. D'un rapide regard, elle fit le tour de l'infirmerie. Quelques malades, ça et là, des soldats, des paysans, rien d'anormal en soi pour une infirmerie. Rhyn ne vit aucun nouveau cas. Par contre, elle put voir un des hommes qui travaillait pour elle. Un collecteur de plante et d'ingrédients en tout genre. Il était donc revenu de sa mission. Bien elle le verrait après. Les apprentis et les guérisseurs étaient à l'ouvrage. Rhyn rejoignit Kimiku puis la guidant jusqu'à son atelier. Des fioles étaient disposées sur les étagères, des ingrédients et des plantes avec des mortiers sur les tables. Rhyn referma la fenêtre, puis se tourna vers Kimi.

« Bien, parlons un affaire, si c'est bien pour cela que vous êtes là ? Je crains que nous ayons que peu de temps, avant la crémation de ce grand Astharof... De suite après notre conversation de cette nuit, je me suis renseignée sur le prix de certains produits et j'ai pu faire une estimation. Cela pourrait vous couter entre 50 et 70 pièces d'or pour une seule fiole... »
Rhyn l'avait déjà prévenue du prix exorbitant du produit. En tout cas, Rhyn ne cherchait à faire aucun profit superflu, même si en toute logique elle avait calculé approximativement le temps et la main d'œuvre...
Rhyn croisa les bras attendant une réaction de Kimiku.

Asyendil :

A peine avaient-ils retrouvés les autres qu’Asyendil sentit d’étranges sensations… Un sortilège, un envoûtement…
Il pressentit… un danger ? Les autres étaient silencieux. Une certaine tension régnait entre eux. Il n'y fit pas attention et se concentra alors un peu plus sur ces étranges ressentiments. Il perçut finalement que cela venait d’Horcönshiela. Elle était fébrile, nerveuse…

Il ne put la contacter télépathiquement. Il reprit alors ses esprits mais n’en parla aux autres. Il se mit à écouter attentivement les bruits du repère. Mais à part le crépitement des flammes, le clapotis de quelques gouttes d’eau et le silence de ses amis, le repère restait muet. Il avait l'impression d'être dans un caveau. L'odeur des cadavres dans les souterrains commençait un peu à remonter...

Finalement, il sentit Horcönshiela s’apaiser et celle-ci lui répondit :
"Quelqu’un essaye d’entrer dans le repère. Je n’ai pu l’apercevoir. Il était dissimulé. Je ne sais comment. Un loup l’accompagnait…"
"Pourquoi lui as-tu obéit un instant ?"
"Il a essayé de m’envoûter… Sois sur tes gardes. Il est parti mais peut être essaye t-il de rentrer dans le repère d’une autre façon. Je n’ai pas confiance. Une odeur horrible émanait de sa personne. Une odeur de sang…"

Asyendil frissonna. La télépathie se coupa.
Il reporta ses sens et en particulier son ouïe au repère.
Mais après quelques minutes, la réponse vint d’elle-même…
Une jeune femme apparut, subitement au détour du couloir. Instinctivement, il porta la main à son épée.
Les autres rebelles firent de même.

« -ALMENDRA ! » s’exclamèrent ensemble Pierre et Mizuki.

Ils se connaissaient ? Asyendil était un peu perdu. La jeune femme était suivie d’un loup. Son parfum, suave : l’hémoglobine. Un vampire ?... De la confiance mais en quoi ? Les vampires sont réputés pour êtres ignobles et innommables par leurs actes…
« - C’est bon vous pouvez baisser vos armes, elle est avec nous » intervint El Diablo.
Asyendil obtempéra contre son gré. Yukina le regarda songeuse. Mais il ne sut lui répondre par un simple regard. En tout cas, tout comme lui, elle semblait perplexe sur l’identité de la nouvelle venue. L’elfe n’avait jamais côtoyé les vampires. Tout ce qu’il savait sur eux, il l’avait lu dans les livres. Certains vivaient en communauté, d’autres en solitaires et ils tuaient surtout par plaisir…
Cependant il ne savait trop comment l’expliquer, cette jeune fille, à la peau si pâle mais au visage angélique avait quelque chose de différent…

La vampiresse finit par évoquer la mort d’Astharof… et Karasu.
Evidemment, Asyendil n’était pas surpris. Il ne put s’empêcher de sourire. Karasu n’avait pas bougé lorsqu’il avait empalé le roi… Ce démon était le pire de tous les fléaux…
Il émergea de ses pensées et pressa télépathiquement Silph de cesser ses glapissements malveillants à l’intention du loup. Son compagnon obéit. Il grimpa avec agilité sur son épaule et enroula sa queue panachée autour de son cou. Il ne le quitta pas, pour autant, du regard.

Asyendil restait silencieux. Mizuki prit la parole :
« - Il nous faut partir aussi vite, nous ne pouvons pas risquer un nouveau combat, nous sommes tous à bout de force, une nouvelle attaque risque de nous décimer, allons au nouveau repère reprendre des forces. »
Elle avait raison bien sur mais l’heure du combat était passée… Cela faisait un moment qu’il avait quitté le château. Et maintenant, il en était certain. Karasu ne lancerait pas son armée. Connaissant un peu le semi-démon, il comprenait désormais que celui-ci préférait jouer avec les rebelles. En effet le souverain, préférait avoir le contrôle sur les autres plutôt que d’agir sous la contrainte ou dans la précipitation.

Il s’apprêtait à en discuter avec les autres mais Kean le devança :
« - Elle a raison. Il faut partir ! Quelqu'un a une idée pour les corps ? »
…
« Je sais, les Vivants passent en premier, mais on ne peut pas laisser nos frères d'armes ainsi. Pourrir comme de vulgaire bout de viande ou englouti par de la vermine et des charognards. L'odeur du sang attira bientôt de la vermine en tout genre. Elle en est la preuve »
(Il désigna Almendra d'un geste de la main.)
« Le sang attire toujours la pourriture. » Un silence pesant s’immisça. Un silence inquiétant.

Encore un peu désorienté par l’apparition de la vampiresse. Il comprit que les relations n’étaient pas toutes idylliques... Almendra et Kean ne semblaient pas s’apprécier. Sur ce point, Asyendil rejoignait son ami. Il ne connaissait pas assez la vampiresse pour lui faire totalement confiance. Mais contrairement au chasseur, il n’avait pas de dent contre elle. Il la fixa du regard, guettant sa moindre réaction. Les paroles de son ami n’étaient pas tendres.
Kean reprit « On ne peut les enterrer dignement cela serait trop ardu et long. Le feu c'est pas mal, rapide et efficace. Mais comment s'y prendre... En fait pour bien faire il faudrait détruire ce repère... »

Asyendil avait une proposition à faire, en réponse à sa question mais une nouvelle fois, un message télépathique l’en empêcha.
"Quelque chose approche…"
"De quoi s’agit-il ?"
"Une ombre, immense…"

(Les licornes, bien que se soit des êtres fabuleux et doués d’une intelligence divine, ont l’art et la manière d’expliquer les choses en de telle circonstance…)

Elle ne semblait pas effrayée. Asyendil en déduisit qu’il ne s’agissait pas d’un danger.
Soudain, un bruit sourd. Un nuage de poussière emplit la pièce. Il se couvrit la bouche et les yeux pour ne pas en respirer. Lorsque les particules filantes retombèrent, il découvrit avec surprise…
Non c’était inimaginable ! Un dragon ! Ici !
Qui était-il ? Il ne l'avait jamais vu...
Cela faisait tant d’année qu’il n’était pas revenu… Il avait l’impression d’être un étranger dans (en quelque sorte) son propre royaume. Il ne reconnaissait plus les personnes qu'il avait cotoyé jadis...

Le dragon bleu saphir, avait un maître. (Sinon comment aurait-il fait pour mettre l’armure ?) De plus il remarqua une marque, une griffe ou plus simplement une signature. Mais il n’était pas capable de décrypter le symbole et donc de connaître le maître.
Kean, lui savait. Il semblait complice avec le dragon.

L’elfe était un peu mal à l’aise parmi les rebelles et ne savait pas trop comment réagir. Ni où se mettre… Son expression changea…
Il soupira et prit la parole sur un ton détaché et froid :
« - Je ne sais ce qui s’est passé ici. Pardonnez-moi mais je suis complètement perdu ! Kean pour répondre à ta question, je peux incendier le repère. J’en ai encore le pouvoir. » Grâce à toi Horcönshiela ! Pensa t-il. « Ryoku, peut être toi aussi, s’il te reste encore de l’énergie »

Il se tourna vers le dragon mais la chimère fut plus rapide…
"Zéphir. Je viens de la part d’Amalberga…"
"Asyendil de Lisorhën, frère de sang de Ghalan…"

« - Zéphir est le compagnon d’une amie Amalberga Nanaeldar. Elle se trouve actuellement dans le second repère. » Intervint Pierre à son intention.
« - Il vient tout juste de me prévenir » Répondit malicieusement Asyendil à El Diablo. « Mais je suis ravi de voir que tu as pensé au deuxième repère. Nous avons toujours espérer avec Ghalan qu’il ne serait jamais utilisé… Amalberga… N’est-elle pas l’ancienne ambassadrice D’Hosthän ?»
« - Oui en effet. »
« - Bien. Je pense qu’il serait sage que Zéphir emmène Yukina » La princesse voulut protester mais le regard glacial et dur de l’elfe la figea dans son élan. « Et toi aussi Kean... Tu connais Amalberga. Tu pourrais l’informer mieux que personne des derniers événements. Je pourrais rester ici et m’occuper du Repère. Je pourrais vous rejoindre rapidement par la suite. Pierre, toi tu pourrais transposter les autres avec tes pouvoirs. Je propose ceci, bien sûr à condition que Zéphir accepte. »
Le jeune dragon lui répondit qu’il n’y voyait aucun inconvénient.

Asyendil attendait une réponse mais soudain la vampiresse se jeta sur le se chasseur. Elle bouillait de rage. Sa colère explosa. L’elfe remarqua ses crocs de vampire… ses ailes noires se déployèrent et surtout son regard terrible…
Les paroles de Kean avait été de trop à son égard. Enfin c’était ce qu’Asyendil pensait. Shao n’eut pas le temps de bouger. Almendra avait été calme jusque là et en quelque seconde elle était devenue une vrai furie. Mais sa colère était justifiée…

Il avait pressentit la réaction de la vampiresse…
Kean eut à peine le temps de mettre sa main sur la poignet de la hache que la créature était déjà sur lui.
Il fallait les séparer avant qu’elle ne morde… Pierre s’approcha rapidement prêt à agripper Almendra. Asyendil fit un geste vif…
La jeune femme s’arrêta. Elle s’écarta rapidement de Kean et se figea à bonne distance. Brusquement essoufflée, elle porta ses mains sur sa poitrine, sur son cœur.
Son loup devint agressif. Silph sauta aussitôt de l’épaule de son maître et reprit son apparence démoniaque… Les deux canidés se firent face, montrant les crocs mais se gardant bien d’attaquer… La tension était à son comble...
« - Que m’arrive t-il ? » Demanda t-elle, essoufflée en regardant tour à tour les rebelles. Elle frissonnait...
(Kean souriait (je vous laisse deviner quelque sorte de sourire))
« - J’ai une certaine emprise sur l’eau… » Répondit froidement Asyendil. « L'eau présente dans votre corp est en train de geler... »
« - Arrêtez-ça ! »
« - Pas avant d’être certain que vous soyez calmée. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous deux mais je ne vous laisserais pas tuer Kean. Même si je suis sur que se serais plutôt l’inverse. » Finit-il à voie basse. Il la jaugea un instant puis relâcha la pression dans ses veines.
« - Restez tranquille Almendra ! Cela vaut pour toi aussi Kean ! »

L’elfe apaisa ensuite Le loup, il apprit par la même occasion son nom : Canis. Silph reprit son apparence "banale" et remonta sur son épaule. Le silence revint.
« - Inutile de se battre. Trop de sang a déjà été versé. Almendra, je sais que Kean peut parfois paraître brutal et immature mais vous réagissez de la manière en répondant à ses provocations. Nous n’avons pas besoin de conflit parmi les rebelles… » Asyendil ne voulait pas se montrer cruel seulement juste et ferme…

Rhyn

Alors que Rhyn était assise à son bureau, elle attendait la décision de Kimiku à propos du prix qu'elle avait demandé. La demi démone semblait surprise, elle devait se méfier de Rhyn et croire que cette dernière tentait de l'arnaquer, alors que ce n'était pas le but de l'empoisonneuse. Bien qu'elle se méfiait de Kimi comme elle se méfiait de toute le monde d'ailleurs, mais encore plus à l'égard de cette femme, dont elle n'avait aucune confiance en cette femme avec une aura de démone... Une aura bien semblable à celle de Karasu en y repensant et d'après ce que le mage lui avait dit.

Le silence régnait entre les deux femmes, Kimiku pour discuter du prix, tentait de le faire baisser de 20 pièces d'or, mais Rhyn était intransigeante. Elle voulait bien faire un petit effort mais pas au point de faire les potions à perte. Cette règle valait pour tout le monde. Pour pouvoir vivre de son art, il lui fallait appliquer un principe de base simple : Ne jamais vendre à perte ! Principe qu'elle appliquait tout le temps, alors cette fois ne sera pas différente d'une autre. Après une âpre discussion, Kimi accepta le prix imposé par Rhyn. Puis Rhyn récupéra la fiole remplie du sang de Kimi, fiole qui fut rangé dans une armoire fermée à clé. Puis Kimi posa plusieurs questions d'apparence anodines à Rhyn, bien qu'en fait ce fût dans le but d'en savoir plus sur Karasu. N'étant pas dupe, Rhyn répondit le stricte minimum par politesse, mais sans dévoiler aucune information. Non pas dans le but de protéger l'assassin, qui était capable de le faire tout seul. Mais parce que Rhyn n'aimait pas les gens trop curieux. La discrétion une autre règle de base de Rhyn. Pour évoluer dans les sphères de pouvoir, la discrétion était de mise. Il fallait savoir observer et aussi se taire.

Kimi n'eut donc aucun renseignement venant de Rhyn. De ce fait, Kimi semblait déçue et refroidi, puis elle se leva et sortit du bureau. Rhyn l'accompagna jusqu'aux couloirs principaux. Elle n'aimait pas cette femme mais ne montrait rien comme à son habitude.
Une fois Kimi partit, Rhyn fit un rapide tour d'inspection de l'infirmerie et alla vers l'homme à son service, on le nommait le Balafré à cause d'une grande cicatrice qui entaillait sa joue. Ce dernier s'inclina et lui montra sa collecte du moment, des tas de plantes fraichement cueillies qui allaient devoir être séchées et préparées avec soin pour être stockée. Les plantes furent mises de coté. Puis L'homme avait quelque chose à lui montrer dans les écuries. Étonnée, Rhyn le suivait. Dans les écuries, Rhyn passa près de Bucéphale pour lui donner quelques caresses affectueuses. Puis elle rejoignit l'homme dans un box vide à l'écart. Une masse difforme était cachée sous une couverture. Relevant la couverture, Rhyn vit ce qui se cachait. Après plusieurs minutes d'observation, Rhyn reconnut l'ossature d'un wendigo mais il semblait dessécher. C’était en fait le wendigo que la Dame avait déshydraté. L'homme l'avait trouvé alors qu'il était en route pour la ville, tout en récoltant des plantes. La chose était très étrange voire inédite pour Rhyn elle n'avait jamais vu une telle chose ! Elle voulait l'observer plus en détail. Le corps de la créature était intact mais pourtant elle était morte. La vie ne faisait plus partie de ce corps. Quelque chose avait agi, mais aucune arme n'était capable de faire cela. Il ne restait plus que la magie d'après Rhyn. De longues minutes passèrent à l'observation du cadavre de la créature. Puis Rhyn finit pas se relever, recouvrant la chose.

«-Très intéressant ! Tu sais toujours trouver des choses peu communes ! Où l'as tu trouvé ? - Dans la foret, mais il n'était pas loin de l'ancienne voie, celle qui longe la cascade d'Yseul. - Bien, d'autres détails ?
- Il y avait quelques traces fraiches sur la voie, traces effacées pour la plupart d'ailleurs.
- D'accord. Qu'on amène cette chose dans mes quartiers.»

Ainsi on avait utilisé l'ancienne voie. Des choses se préparaient, Rhyn le sentait mais elle ne savait pas quoi. Elle voulait l'observer plus en détail. La créature fut portée et déposée sur une table vide de son bureau.

« Prends du repos. Tu seras payéen conséquence. »

Rien de plus, Rhyn ne lui recommanda même pas de se taire car pour elle cela allait de soi. Ceux qui travaillaient pour elle, savaient tenir leur langue. Dans le cas contraire, il n'avait même plus d'occasion de parler voire de respirer.


Les cloches sonnèrent midi mais aussi le début de la cérémonie pour Astharof. Rhyn abandonna l'étude de la créature pour aller à la crémation. Une pensée rapide fut pour le mage Umbre qui risquait d'être déçu de ne pouvoir relever et récupérer ce corps. Autour du bucher des gens s'étaient agglutiné, attendant le spectacle morbide. Rhyn vit Karasu et le salue d'un signe de tête. Elle vit se mettre non loin de lui. Au passage on lui donna un message. Rapidement elle l'ouvrit et le lut. Maitre Yoda était tout proche. Mais il arriverait trop tard pour la crémation, ce qui risquait de l'énerver au plus au point. Mais Rhyn n'avait pas l'intention de la retarder. Elle s'approcha d'un brasero et jeta le message qui se consuma rapidement.

Rhyn observait silencieusement le bucher et ses alentours, sans rien dire et rien laisser paraitre.

Almendra

Une pourriture ? Quoi MOI une pourriture ?! La rage s’empara de moi face à cette insulte. Le temps qu’elle prenne possession de mon corps, je ne dis rien me contentant de fusiller du regard le gougeât.
Un bruit fracassant, se fit entendre, et du coin de l’œil, je vis un dragon bleu. Mais que cela m’importait, ma colère contre la brute semi elfique m’accaparait tellement l’esprit que je ne fis pas attention à ce qui se passait autour de moi. Je laissais la tête pleinement envahir tout mon être.
Puis sans prévenir personne, je bondis sur Kean toutes griffes et dents dehors. Vu son état de faiblesse, et ma rapidité qui s’était agrandis depuis notre dernière rencontre, je l’aurais tué avant qu’il ne se rende compte, avant que quiconque ne réagisse. C’était sans compter une douleur fulgurante à la poitrine qui m’arrêta dans mon élan. Je reculais de quelques pas et pensais :

« - Que m’arrive t-il ? »

Je me rendis compte que j’avais formulé la question à voix haute. J’avais mis mes mains sur mon cœur. J’avais une sensation de froid et de serrement au cœur, comme s’il allait s’arrêter, je me demandais d’ailleurs si ce n’étais pas le cas, peut être que j’étais en train de mourir soudainement pour achever ma transformation en vampire. J’entendais Canis grogner.
Une voix me répondit :

- J’ai une certaine emprise sur l’eau… »

Je dirigeais mon regard vers la personne qui parlait et vit que c’était le bel elfe que j’avais remarqué à mon arrivée.
« L'eau présente dans votre corps est en train de geler...
Dans un élan de panique, essoufflée je m’écriais :

« - Arrêtez-ça ! »

Je n’eu pas la force d’expliquer que j’allais devenir un monstre assoiffé de sang si je mourrais. Et que c’était plus de ça que j’avais peur plutôt que de mourir pour de vrai.
L’elfe ajouta :

« - Pas avant d’être certain que vous soyez calmée. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous deux mais je ne vous laisserais pas tuer Kean. Même si je suis sur que se serais plutôt l’inverse. » Finit-il à voie basse.

Je sentis aussitôt la chaleur revenir dans mon corps, et la ma poitrine se débloquer. Qui était donc cet individu avec un tel pouvoir ? Un mage elfe ? Les plus redoutables d’après ce que j’avais lu, mieux valait ne pas se les mettre à dos. Je sentis de la crainte envers cet elfe. La magie était plus effrayante que la force brute. C’était la première fois que j’en voyais et que je la subissais. Etant une expérience désagréable, valais mieux que fasse profil bas face à ce genre d’individu.
Le mage au pouvoir aquatique continua à parler :

« - Restez tranquille Almendra ! Cela vaut pour toi aussi Kean ! »

L’elfe se tourna ensuite vers mon loup et sembla lui parler, mais je n’en étais pas sur, quoi qu’il en soit, Canis arrêta de grogner et son poil se dégonfla.
Le mage elfique repris la parole.

« - Inutile de se battre. Trop de sang a déjà été versé. Almendra, je sais que Kean peut parfois paraître brutal et immature mais vous réagissez de la même manière en répondant à ses provocations. Nous n’avons pas besoin de conflit parmi les rebelles… »

Je soutiens son regard pendant quelques secondes puis me yeux allèrent se fixer sur Kean avec un regard froid, plein de haine. C’était réciproque chez le guerrier, c’était comme s’il y avait un concours de celui qui avait le regard le plus meurtrier.


Shalimar :

Ses pas étaient rapides, ses foulées légères. Sur d’elle-même, elle avançait vite. S’enfonçant toujours plus profondément dans la forêt. Elle suivait une piste, des traces encore assez fraiches… celles d’un convoi… Elle ne marchait pas sur le chemin, dégagé… La lumière du soleil, même pâle lui faisait horreur. Elle ne supportait pas le jour… Et même si cette tâche l’incombait, elle n’avait pas le choix. Karasu le lui avait demandé. Elle ne devait pas faillir car elle craignait son courroux. Et le demi-démon devenait terrible dans ces moments là… Cependant, même si parfois elle avait peur de lui, elle n’eut jamais l’envie de le quitter.

Happée par ses pensées, elle trouva un point positif dans cette mission : Elle était enfin seule. Loin de la cours et de ses codes. De plus elle aimait ce lieu, pourtant si austère et inquiétant. En effet, la forêt paraissait malveillante… Début décembre, les arbres étaient décharnés et leurs bras crochus semblaient vouloir attraper tout importun qui osait déranger ce lieu mystérieux.
Shalimar, elle s’en moquait. Elle ne craignait pas grand monde…

Elle plissa les yeux et écouta attentivement. Un son, doux et régulier. Encore lointain…
Elle se hissa avec agilité et grâce au sommet d’un chêne. De là haut, elle vit le chemin, emprunté par le convoi et…. Le dragon…
Au-delà de la forêt, elle aperçut une chaîne de montagne. Elle se dressait immense et surplombait la vallée. Cette vision, confirma ce qu’elle pensait. La route menait directement à Yseult. De la haut, elle voyait la cascade et parfois même, entre deux nuages, le scintillement des gouttes d’eau, sous le reflet du soleil. Elle sourit. Elle n’allait pas tarder à découvrir l’identité de l’elfe noire et du dragon et surtout pour son bien aimé [souverain] s’il s’agit bien de rebelle. Elle redescendit avec agilité de son poste et se remit en route.

Peu avant midi, elle atteignit enfin Yseult. La cascade avait formé un bassin naturel, creusé dans la roche noire (roche volcanique d’Okmünd) Cette cavité aux couleurs bleutées était également alimentée par des sources souterraines, très profondes. Cachées par la montagne.
Une histoire raconte que ce bassin est si profond que des créatures gigantesques et effrayantes y résideraient. Des chimères abyssales, gardiennes de la montagne. Mais cela, personne n’a encore voulu percé le mystère…
De ce bassin, s’écoulait tumultueusement un torrent. Celui-ci, se transformait peu à peu en rivière, au fil de ses nombreuses boucles…

Tapie à l’orée de la forêt, derrière des buissons, Shalimar était déçue. L’endroit était désert. Elle s’attendait à y voir des carrioles, du monde et peut être même le dragon et sa mystérieuse maîtresse. Mais non, il n’y avait rien. En plus, elle avait perdu leurs traces depuis peu. Au fur et à mesure qu’elle s’était rapprochée d’Yseult, le sol était devenu plus rocailleux. Les empreintes n’apparaissaient plus. Mais ça ne la découragea pas pour autant. Elle avait d’autres atouts que sa vue et son envoûtement charmeur (qui ne marche que sur les hommes)… Etant une elfe noire, son ouïe et son odorat étaient tout aussi développés. Elle vivait autrefois avec les siens, vivant de meurtres et de pillages et principalement dans l’obscurité. Si bien que ses autres sens étaient tout aussi bien développés.
Puis son clan a été décimé par des elfes de lumières. Elle se retrouva seule… Karasu…

Elle se mordit la lèvre, comme pour chasser ses pensées sombres. Le lieu était désert et il n’y avait aucun bruit à part le vrombissement de la chute d’eau. Elle prononça à voix basse trois mots elfiques et sortit brusquement de sa cachette. Usant, de son pouvoir d’invisibilité, elle traversa la lande rocailleuse couverte de lichen, et se dirigea vers la cascade. Car une odeur persistait dans l’air. Une odeur de sang, de femme, de chevaux... Elle ne s’y était pas trompée. Derrière le rideau de la cascade, elle y découvrit une grotte profonde qui se perdait dans l’obscurité la plus totale. Totalement invisible aux yeux des mortels et de ses semblables, elle s’avança tranquillement, sans crainte. Elle s’habitua au noir et finit par y voir comme en plein jour. Entendant des bruits inquiétants provenant des galeries, elle dégaina ses deux dagues, elles aussi devenues invisibles, par son simple touché. Dans son périple, elle découvrit de nombreuses galeries mais elle put suivre la trace des rebelles par son odorat. Elle déboucha finalement sur des parties habitées. Et là elle ne put cacher sa surprise. (Enfin ça personne ne le voyait) La décoration était sobre. Des torches allumées, ponctuaient les allées. Salimar s’avança avec plus de précaution. Soudain au détour d’un couloir, elle s’écarta vivement en se plaquant contre le mur. Elle leva une de ses dagues mais se retint au dernier moment. La fillette poursuivit son chemin… Se n’était qu’une enfant. De plus si elle la tuait, son corps serait vite découvert. Elle ne pourrait alors peut être plus sortir de ce lieu, si étrange à ses yeux… Elle se mordilla la lèvre, comme pour se punir pour avoir faillit commettre un meurtre. Elle devait faire plus attention. Les mortels et les autres races ne pouvaient la voir mais ils pouvaient l’entendre ou la sentir. Aussi devait-elle faire attention à sa respiration et à ne pas toucher les individus qu’elle croisera.
Elle inspira profondément (après avoir bien vérifié qu’elle était à nouveau seule) et poursuivit son chemin en rasant les murs.

Au fur et à mesure de sa progression, elle se rendit compte, que cet espèce de sanctuaire, sous la montagne était immense ! Il était facile de s’y perdre et elle se demanda même si elle n’était passée plusieurs fois au même endroit. Mais à peu, les galeries changèrent d’aspect. Elles devinrent plus lumineuses, plus raffinées aussi. La plupart des portes, étaient fermée, ou bien donnaient sur des pièces vides. Cependant, elle y découvrit des dortoirs, et des armureries tout à fait banales. Mais leur nombre était impressionnant. Un véritable coffre-fort de guerre. Au bout de plusieurs heures, (elle ne savait plus. Le temps s’écoulait différemment dans ce lieu sans lumière) Elle se retrouva devant une porte scellée par la magie. Des runes elfiques en faisaient le contour. Shalimar ressentit la magie du sceau mais elle n’était pas apte à le briser. Cela l’inquiétait un peu. Qu’est ce que cette pièce pouvait bien cacher ? De plus, elle en avait désormais la certitude : il s’agissait des rebelles. Seulement, ils étaient peu nombreux dans le repère. Elle remarqua aussi que la plupart étaient des femmes, et de jeunes enfants. Quelques hommes, mais âgés. Il n’y avait aucun guerrier. C’est ce qui lui permit de faire le lien, avec la bataille de cette nuit… Lorsqu’elle voyait du monde, la plupart du temps, elle rebroussait chemin ou attendait patiemment que le danger s’éloigne. Mais une conversation entre deux femmes d’âges murs l’attira particulièrement. Elle parlait d’une rebelle. Une elfe noire. Apparemment c’est elle qui les avait conduites jusqu’ici. Les deux femmes éprouvaient de la gratitude envers elle. Enfin c’est ce que Shalimar perçut dans leur voix. Sans le savoir, elles dévoilèrent à la drow le lieu où elle se trouvait…

L’elfe noire, s’y rendit de suite et trouva enfin la pièce. Celle-ci était lumineuse. Des percées dans le mur, permettaient à la lumière naturelle de s’y engouffrer. L’air y était également moins chargé. Cela signifiait que le lieu était plus proche de la surface que ce que la mercenaire avait cru.
Elle était là ! L’elfe noire était devant elle. Silencieuse. Elle lui tournait le dos et semblait absorber par sa lecture. En effet la pièce était encombrée de grimoires… Elle ne l’avait pas entendu entrer. Shalimar décida de l'observer pour le moment. Elle avisera par la suite. Elle en avait largement vu sur le repère et les rebelles. Assez pour faire un compte rendu détaillé à Karasu et peut être ainsi obtenir de lui quelques faveurs. Mais cette elfe noire, l'intriguait. Elle ne l'avait jamais vue auparavant. Et ce qui la frappait le plus était sa relation avec son dragon et la bonté qui émanait d'elle. Bonté et puissance. Car son aura était également redoutable... Shalimar la fixait, l'étudiait. Elle recula pour se mettre dans un coin de la pièce mais elle ne fit pas attention... Elle buta contre une table. Un parchemin roula et tomba au sol. Quelques pages s’envolèrent. Elle se figea immédiatement. L’elfe noire se retourna brusquement et balaya la pièce du regard. La drow retint sa respiration et se mit en garde...

Kean :

Le semi elfe encore affaiblit, observait la scène avec l'arrivée du dragon bleu. Les paroles qu'il avait prononcé n'avait pas été dans le but d'insulter Almendra. Enfin pas totalement, c'était juste pour illustrer des propos. Mais c'est vrai que ses dires n'étaient pas désintéressés aussi. Il ne l'aimait pas. Et Kean n'était pas du genre à cacher ses ressentiments. Quoique les autres puissent penser ou dire. Pourtant au départ, il avait fait un effort avec Elle, il avait tenté de l'aider mais par stupidité, par folie, ou par quoique ce soit d'autre elle l'avait attaqué. Elle avait mordue la main qui lui avait tendue. Cela avait été son choix, Kean agissait en conséquence. Mépris et ignorance, ajoute à cela une pointe de dégout aussi... Il regrettait de lui avoir laissé la vie sauve. Sa bonté le perdra un jour, mais ce jour n'était pas arrivé, non pas encore... Puis avant que ce jour arrive il trouverait un moyen de réparer son erreur. Fini la gentillesse et la Bonté, place à la haine...

Et voila une fois encore qu'Almendra se jeta sur Kean. Rapide cette fois ci, il eut le temps d’empoigner le manche de sa hache. Puis l'action d’ Asyendil coupa court à l'attaque. Tant mieux, Kean était affaibli, ce n'était pas l'envie qui lui manquait, juste la force et l'énergie. Puis, l'expérience et la dextérité de l'elfe aurait été un atout face à la rapidité de la créature.
Attaquer un ennemi à terre, voila une bassesse que Kean ne ferait pas. Il avait un honneur Lui au moins. Puis s’il devait attaquer quelqu'un de faible, chose qui lui était quand même arrivé par certaines circonstances, il s'assurait de ne pas louper sa cible, de ne pas échouer... Pas comme cette attaque, qui se solda par un lamentable échec. Pauvre créature qui ne savait pas se contrôler et qui en plus n'était pas capable d'aller au bout. C'était affligeant. Kean avait presque Pitié, presque oui car en fait il ne fallait pas trop lui en demander non plus...
Asyendil le connaissait bien. Il avait réagi avant que les choses dégénèrent trop. Ce qui n'était pas une mauvaise idée. Si un combat devait avoir lieu avec Almendra il préférait que ce soit quand il aurait récupéré tous ses moyens. Cela serait plus... drôle et accessoirement plus sanglant avec une fin absolument funeste pour l'un des deux...

Kean était toujours tranquille contre son mur. Il écoutait Asyendil parler, faire la morale à la chose. Ce n'était pas lui qui s'était jeté sur quelqu'un. Lui savait se tenir et se contrôler, ou sinon en cas d'extrême il ne ratait pas son coup. Il ne voulait pas se battre non plus. Enfin contre la créature oui, mais pas devant autant de témoin, puis ce n'était pas le moment. Il était temps de mettre la princesse à l'abri. La mort de la chose pouvait attendre. La princesse était la priorité, bien sur si pour sauver Yukina, il fallait tuer la chose, Kean ne verrait aucun d'inconvénients, bien au contraire. Mais il se doutait que les autres ne seraient pas d'accord...


Un sourire innocent et malicieux vint se poser sur les lèvres du semi elfe. Immature ? Lui, hum on pouvait le penser, mais c'était grâce à son immaturité et ses provocations qu'il était toujours en vie ! Certes, il ne se faisait pas que des amis, mais les ennemis ça se tuaient, un détail en soi... Son regard noir rempli de haine et de pitié, vient soutenir celui de la Chose. Le sourire innocent toujours sur ses lèvres. Il avait bien envie de lui balancer qu'elle était lamentable mais il se retient. Même si cela lui coutait de se taire. Tout en la fixant la créature, Kean se rappelait les paroles de son ami. Au moins il se rappelait d'Amalberga et acceptait son aide. Une bonne chose aussi. Ainsi Kean allait avoir le droit à un tour de dragon gratuit avec la princesse. Une perspective assez cool en soi. Il détourna enfin le regard de la Chose avec une moue de dégout. Prenant appui sur sa hache, il se leva assez habilement au vue de son épuisement. Malgré tout il tenait debout et sa tête lui tournait presque pas. Avec des pas lents il se rapprocha du dragon, passant à coté d'Asyendil, qu'il remercia d'un signe de tête.

Zéphyr le dragon était attentif au moindre geste de la pièce. Lors de l'attaque d'Almendra, il avait émis un grondement menaçant, près à crachée le feu sur cette créature pour sauver son ami, Shaolan. Dorénavant, il percevait Almendra de manière différente, comme une menace, enfin il ne se sentait pas lui même menacé par une créature aussi frêle. En fait il la voyait plus comme un nuisible qui pouvait faire du mal à ces amis. Un nuisible qui faudrait écraser ou bruler en cas de besoin. Le dragon n'avait pas encore agi, voyant que la situation se calmait. Mais il s'était quand même en posture offensive, prêt à agir. Son regard noir posait sur le nuisible.

Arrivé vers le dragon, il posa la main sur la marque de la Dame. Puis il observa de plus près l'armure. Il avait rarement vu un tel ouvrage recouvrir la peau d'un dragon. Par souci pratique, il regarda le dos du dragon. Si l'armure était lisse à cet endroit, il aurait du mal à bien se tenir et à ne pas tomber, surtout qu'il n'était pas en pleine possession de ses moyens. Il était hors de question, qu'il meurt d'une chute de dragon aplati comme une crêpe en s'écrasant. Ce n'était pas une mort digne d'un guerrier. Mais par chance, il vit qu'il y avait des espèces de marques dans l'armure surement destiné pour caler les pieds. Au moins une bonne chose, Puis il était sur que Zéphyr prendrait garde à lui c'était un dragon loyale et gentil. Même si il n'aimerait pas être son adversaire. D'ailleurs Kean avait remarqué que l'attention du dragon était sur Almendra. Son pote écailleux n'avait pas du apprécier le comportement de la Chose. Kean jubilait, un sourire plein de malice se peint sur ses lèvres.

Kean se retournait vers l'assemblée. Il regardait plus précisément, la princesse elle ne semblait pas super ravie mais quoiqu'elle pensait, Kean s'en fichait éperdument. Il serait inflexible tout comme Asyendil.
« Princesse, il est temps de vous mettre à l'abri. »

Avant de monter et le temps que la princesse approchait, Kean cherchait des yeux quelque chose. Il finit par trouver dans un coin, deux capes. Le trajet n'allait peut être pas être bien loin, mais dans les nuages, l'air était surement très frais. Étant affaibli il sentirait encore plus la morsure du froid et la princesse aussi surement. Il se couvrit de la plus grande des capes, l'accrochant au cou, puis tendit la seconde à la princesse, qui la prenait aussi. Peut être avait elle comprit la manœuvre de Kean.

Le dragon se détourna d'Almendra enfin il l'avait toujours dans son champs de vision. Mais Zéphyr se positionna de façon à ce qu'ils puissent monter sur lui sans trop de difficulté. La princesse monta avec agilité et légèreté, ce qui ne fut pas le cas de Kean. Affaibli, il n'était pas aussi leste et précis qu'en tant normal. Cependant il réussit à monter sur le dragon, se plaçant derrière la Princesse. Ses bras puissants, il tenait Yukina contre lui, hors de question de la perdre en vol. Puis en cas d'attaque, il avait attaché sa hache dans son dos, de manière à ce qu'il puisse la saisir sans problème. Kean et Yukina saluèrent les autres. Fye le faucon du semi elfe était près aussi pour le voyage ravi de voir son maitre dans les airs.

Le dragon et ses deux occupants étaient parés au décollage. Prenant appui sur ses pattes postérieurs, déployant ses ailes au minimum vu l'étroitesse des lieux, il commençait à prendre de la hauteur.




La Dame:

Au départ de dragon, Amalberga s'était occupée, elle n'était pas restée sans rien faire, attendant bravement le retour des héros. Les pièces les plus importantes, celle qui contenait des objets essentiels et puissants, elle les avait scellé par des sceaux puissants et bien sur magiques. Seule une personne avec un haut niveau de magie pouvait les défaire. En tout cas si cela devait se produire, elle le sentirait et pouvait intervenir. Dans le repère et plus particulièrement vers les points d'entrées, Ama avait placé des pièges mais aussi des détecteurs, c'est à dire des cristaux auxquels elle avait donné un pouvoir magique qui lui permettait de surveiller les entrées à distance, mais aussi certains accès du repère.

Se promenant dans le repère, elle arriva dans une sorte de bibliothèque. En même temps, elle suivait la progression de son compagnon. Par le lien qui les unissait, Amalberga pouvait rester en contact avec Zéphyr malgré la distance. Elle approuva l'idée que la princesse vient sur le dos de Zéphyr avec Kean. Puis la Dame sentit la tension montée du dragon lors de l'attaque. Elle ne sut pas trop ce qui s'était passée, elle ne percevait que quelques bribes, mais elle put quand même se faire une petite idée.

Dans le même temps, Amalberga perçut quelque chose. Bien sur à l'entrée sous la cascade la Dame avait disposé des cristaux de manière discrète, à tel point qu'on pouvait les prendre pour de banales pierres. Mais pas si banales que ça, puisque très utile. Ainsi par ce dispositif, Amalberga avait conscience de l'intrusion de Shalimar dans le repère. Pourtant aucun bruit ou autre ne trahissait l'intruse, mais Amalberga savait. Les cristaux ne pouvaient pas mentir. De plus, elle se doutait que ce n'était pas un rebelle, un de leurs. Non, les femmes n'allaient pas retourner vers le labyrinthe sous peine de se perdre et de mourir par les divers pièges. Puis les soldats étaient encore au repère.

D'ailleurs, Zéphyr venait de lui transmettre un message pour prévenir qu'il arrivait avec la princesse et Kean. Une bonne nouvelle s’ il n'y avait pas eu d'intrusion au repère. Bien qu'elle ne savait encore rien de l'intruse, le mal était fait. Le sanctuaire était découvert. Peut être par une seule personne mais c'était bien suffisant. Le mal était fait... Amalberga transmit rapidement la nouvelle au dragon.

« Il y a une intrusion. Le repère n'est peut être plus sur ! Il ne faut pas que la princesse vienne! Préviens les autres et transmet moi leur décision. Je m'occupe d'en savoir plus sur la menace. »


C'était rapide mais l'essentiel avait été dit. Mettant le dragon dans un coin de sa tête, elle se concentra sur l'intrusion. Elle était prête à se déplacer, mais elle sentit qu'on venait à elle, alors pourquoi bouger. Comme si de rien n'était, la Dame feuilletait un grimoire. Elle ne voulait pas que l'intruse la sache sur ses gardes. Pourtant elle sentait une présence dans la même pièce qu'elle. Puis un bruit, voila la présence avait fait une erreur. Brutalement, elle se retourna pour faire face à l'intruse. Mais rien la salle semblait vide, pourtant elle savait que ce n'était pas le cas. Dans le même temps, elle fit un geste vers la porte, un courant d'air se leva et vint fermer la porte, qui part magie se verrouilla. La seule issue venait de fermer. Pour sortir la présence devrait tuer Amalberga ou tenter de sortir par les fenêtres mais elles étaient étroites et en hauteur.

Amalberga observa de nouveau la pièce. L'intrus était toujours invisible. Son regard se porta dans le coin ou le parchemin était tombé. Cela devait être par là.
« Inutile de vous cacher, je sais que vous êtes là ! »


Rien aucune réponse, aucun geste trahissant l'intrus. Cela pouvait durer un moment. Mais la Dame n'avait pas envie d'attendre. Elle avait déjà une idée en tête. Un sourire se fit sur ses lèvres. Ses bras le long de son corps, elle tendit la paume de ses mains vers le sol. Une vague de givre parcourra le sol tout autour de l'elfe. L'intruse ne pouvait rien faire contre cela. Le givre n'avait rien à faire del’ invisibilité, il s'accrochait à la matière. Ainsi les pieds de l'intrus furent les premiers à apparaitre. De ce fait, d'un geste rapide, Amalberga dirigea sa main sur la silhouette qui se dessinait par le givre. De la glace se forma rapidement autour des membres inférieurs de l'intrus. Une statue de glace volontairement incomplète... La Dame ne voulait pas la tuer pour le moment, d'abord elle voulait savoir qui elle était. Au moins avec cette prison de glace, l'intruse ne pouvait pas s'échapper....


Zéphyr & Kean :

Dans le repère, le dragon avait commencé à prendre son envol, mais après le message de la Dame, il se reposa aussitôt délicatement, enfin aussi délicatement qu'un dragon puisse le faire. Puis il transmit le message à ceux qui pouvait le comprendre c'est à dire principalement à Asyendil. Kean ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas décollé!
« Que se passe-t-il ? Asyendil ? »

Mizuki

Tom et Mizuki n’eurent pas le temps de réagir à l’attaque d’Almendra. Ils furent à la fois surpris compréhensif face à sa réaction, peut être auraient-ils réagit de même dans cette situation.
Diablo se précipita pour rattraper la vampire inachevée mais Asyendil fut plus rapide et utilisa avec intelligence sa magie pour la stopper. Ce qui marcha avec succès.
La vampirette était sous contrôle, mais Mizu surveillait du coin de l’œil Kean. Pourvu qu’il se taise et arrête de la provoquer. Almendra avait un bon fond, sans Kean, elle aurait peut être pu être accepté parmi les rebelles…et encore ! Sachant que c’était une bombe à retardement qui finirais par devenir un vampire à part entière, une bête ignoble adorant tuer et étant d’une cruauté sans nom, dur de l’introduire dans une équipe et lui faire partager des secrets.
D’un autre coté, la garder près d’eux leur permettrait, de pouvoir la tuer au moment ou elle perdra son humanité et sa douce innocence avant que le monstre qu’elle sera devenue fasse des dégâts.
Mizuki, se dit que cela devait ne pas être évident de vivre avec une épée de Damoclès au dessus de soi. Comme quelqu’un qui était atteint d’une grave maladie, Almendra était condamnée. Aucun remède à sa connaissance n’existait pour stopper son infection.
Ces pensées attristèrent la semis elfe.
Pendant que Kean montait sur le dragon, Mizuki s’approcha d’Almendra pour les remontrances qu’elle proféra à voix basse.

« -A quoi tu joue ? Tu cherches à te faire tuer Est-ce que tu crois que c’est comme ça que tu attireras notre sympathie sur toi ? Tu te comportes comme un animal, tu ne réfléchis pas aux conséquences tes actes. Tu passes pour la ‘’méchante’’ et Kean ‘’la victime’’ Ha bravo ! »

A ces mots, la jeune femme ailée baissa la tête.

« - pardon » murmura-t-elle

Mizuki soupira. C’était incroyable, la vampirette avait presque 24ans et pourtant elle se comportait comme une gamine, quelle immaturité ces demoiselles filles à Papa. La guerrière au sang mêlée avait toujours détesté cette classe là. Et pourtant elle n’arrivait pas détester Almendra, elle était juste exaspéré et déçu. Elle reprit la parole.

« - Notre Chef Diablo t’a fait confiance, ton comportement a dù surement le décevoir, n’est ce pas Pierre ? »

Diablo qui l’avait rejoint acquiesça et ajouta :

« Je ne tolérerais pas ce genre de réaction, je regrette déjà de t’avoir rendu la liberté »

« Je suis.. » bredouilla Almendra mais le chef des rebelles la coupa :

« je n’accepte pas tes excuses, si tu recommences, je te ferais à nouveau enchainer ».

D’après, les paroles du chef des rebelles, Mizu compris qu’il aurait du mal à prendre la décision de la tuer au cas où les choses tourneraient mal. Un bruit fit tournait la tête de tout le monde, le dragon bleu qui avait à peine décollé avait de nouveau atterrir.

Ils étaient tous perplexe du comportement du saurien. Ils se tournèrent donc vers Asyendil pour une explication.

Almendra :

Les paroles de Mizuki et Diablo me blessèrent, je me sentis honteuse comme jamais et eut soudain envie de réconfort. Je m’agenouillais devant Canis, lui enserrait tendrement l’encolure avec mes bars et laissa couler quelques larmes que le loup s’empressait de m’essuyer d’un coup de langue.
Je lui chuchoter à l’oreille :

« Merci Canis, tu es un loup libre, n’appartenant à personne hormis toi-même et tu a choisis de m’accompagner, d’être mon ami. Je ne sais pas comment tu me considères mais pour moi tu es un compagnon inestimable, je t’aime Canis. »

Je lui fis un baiser sur le museau.
Je m’en foutais de ce que les gens allaient penser de cette scène, J’allais juste les accompagner dehors puis je retournerai auprès de Kimiku. Ma mission de messager était finie, et vu que personne ne m’appréciait, je ne voyais pas d’intérêt à rester plus longtemps.
Mizuki avait raison, il fallait à tout prix que j’arrête de me laisser emporter par les sentiments, c’est cela qui allait finir par me tuer. Le mieux pour l’instant était d’éviter au maximun le semi elfe sans cœur qui provoquait autant de haine en moi et faisait ressortir mon coté sombre.
Un bruit attira mon attention, Zéphir avait essayé de décoller et re-atterrit, je m’approchais du dragon mais Mizuki me retient par le bras.

« -Si tu ne veux pas te faire bruler ou manger, je te conseille reste loin du dragon, il ne t’aime pas beaucoup ».

Mes yeux s’agrandir de stupeur :

« ha bon mais pourquoi ? Je ne lui ai rien fait »

« A priori, il considère Kean comme son ami donc il n’a pas apprécié que tu l’attaque » me répondit Mizu.

Je me sentais d’autant plus triste, je n’aimais pas attirer la peur ou l’animosité des animaux, je les aimais tellement, trop même.

Asyendil :

Les tensions retombèrent peu à peu au sein des rebelles. Mais l’elfe n’était pas certain que cette histoire se termine sur sa simple intervention. Quoiqu’il en soit ses blâmes envers Almendra disparurent. Il n’avait rien contre elle et ne la connaissait pas. Son expérience lui avait appris, qu’il ne fallait pas juger sur un simple ressenti. C’était peut être un vampire mais si El Diablo lui a accordé sa confiance, c’est qu’elle n’est pas comme ceux de sa race. Elle ne doit pas tuer par plaisir comme les vampires "normaux". Seulement par nécessité. Son amitié avec Canis renforça ses convictions. Un animal, qui plus est un loup, ne se lie pas facilement à un être. Surtout si celui-ci peut le tuer à tout moment. Canis ne semble pas non plus être sous l’emprise d’un sort comme Almendra a essayé sur Horcönshiela. Le fait que le loup soit intervenu contre lui prouve qu’il tient à sa maîtresse, d’une façon naturelle…

Le calme revint. Kean accepta son idée. Le chasseur se dirigea vers le dragon. Il regarda Yukina et la pressa. La princesse regarda tour à tour les rebelles. Elle n’avait vraiment pas envie de partir mais elle comprit qu’elle n’avait plus le choix. Elle décida donc de se taire et d’obéir. Le chasseur lui tendit une couverture. Elle la prit et s’en vêtit. Enfin elle monta sur Zéphir. Elle avait un peur du dragon et surtout du vol en lui-même. Peur de la chute. Le dragon l’impressionnait. Et n’ayant encore jamais voyagé sur le dos de ces créatures, elle n’avait aucune idée de sa réaction lorsqu’elle sera au dessus du vide. Elle appréhendait nerveusement le voyage mais préférait ne rien laisser paraître. Kean monta à son tour. Il la tint contre elle pour la protéger. Au moins, elle n’était pas seule dans ce voyage. Sa présence la rassura. Ils saluèrent les autres rebelles. Le faucon de Shao, volait à leur côté. Le dragon commença à s’élever dans les airs. Malgré sa taille, Yukina fut surprise de voir qu’il pouvait s’envoler aussi facilement.

Asyendil le regarda, puis se tourna vers El Diablo pour lui faire part de ses intentions. Mais un second nuage de poussière vint recouvrir la pièce. Dans le même temps, le dragon lui passa le message. En apprenant la nouvelle, Asyendil resserra sa prise sur son épée. Il pensa aussitôt à Karasu. Et ne s’était pas du tout attendu à cela. Le second repère pouvait donc être découvert. Sa haine remonta mais il se tut: Karasu avait d’abord tué son frère. Puis il y eut cette attaque et maintenant, leur dernier retranchement pouvait être découvert… Il aurait du tuer le semi-démon au lieu de s’enfuir. Il avait commis une erreur et ne se le pardonnerait pas si les autres mourraient sous sa lame.
Le dragon se reposa. Les autres parurent surpris et le regardèrent.
« - Que se passe t-il ? Asyendil ? »
L’elfe regarda son ami. Surpris, il desserra sa prise sur son arme et détourna le regard, pour ne pas trahir son amertume et sa rancune.

« - Quelqu’un est entré dans le repère. Il n’est donc plus sur. Amalberga ne veut pas que Yukina vienne. Elle mène son enquête pour savoir s’il s’agit vraiment d’une menace. Et elle a raison. Il ne faut prendre aucun risque. Je pense que Yukina et toi Kean n’avez plus le choix. Vous devez rester ici. »

Il fixa Yukina qui était déconfite et horrifiée à la fois.

« Et même si le château n’est à quelque lieu, ensemble, nous serons plus aptes à te protéger ensemble, que séparément. »

Toux deux semblèrent d’accord et redescendirent de Zéphir.

« Croyez-moi. Je pense qu’il n’y aura pas d’attaque de la part du roi aujourd’hui. Le château sera en deuil, pour faire bonne figure. De plus si Karasu a pris le pouvoir. Il doit certainement réorganiser son armée. Et remettre malheureusement de l’ordre dans les geôles. »

Il se tut en repensant aux prisonniers. Il espérait profondément que certain ait réussi à
s’enfuir.

« Je doute qu’il ait apprécié la défaite du général d’Astharof. Je me demande même si ce malheureux a réussi à atteindre la forteresse. » Poursuivit-il, avec des images plein la tête.

Pierre sembla approuver. Asyendil encore remonté contre Karasu et cette mystérieuse intrusion dans le second repère, qui d’après lui, ne resterait pas sans lourdes conséquences, préféra s’éloigner des autres :
« - Faites comme vous voulez. Si vous restez, vous pouvez aller à la surface. Tout est calme. Je le sais de source sure. De toute façon, nous ne pouvons rester ici. L’air est devenu irrespirable et si nous ne faisons rien, des monstres viendront se repaître des cadavres. Le repère va devenir un véritable brasier. Aussi, il n’est vraiment pas nécessaire de rester. Je pense que nous ne craignons rien. Par ailleurs, dans la forêt se trouve des hameaux isolés. Certains sont sûrement abandonnés. Nous pourrons aisément y trouver refuge en attendant. »

Il se tut, fit volte face et redescendit aux étages inférieures. Silph sauta de ses épaules, reprit soudainement son apparence démoniaque. Le loup grogna mais le renard fit un bond au dessus de lui et fila à vive allure à travers le repère. Asyendil lui avait donné l’ordre de partir en repérage. De trouver un refuge…

Enfin seul. L’elfe pu souffler un peu. En arrivant au dernier niveau. L’air y était tellement irrespirable qu’il eut soudainement un haut-le cœur. Il créa un peu d’eau dans le creux de sa main et but une gorgée. L’eau fraîche lui fit du bien et l’adoucit. Sa haine retomba peu à peu. Il n’avança pas plus loin. Le sol était jonché de débris, d’armes et de corps sans vie. Certain était méconnaissable. Il se détendit et se concentra sur un point précis. Une petite flamme apparut. Elle dansait sur elle-même. Malicieuse, elle se nourrissait de ceux qui avaient perdu la vie. Elle grossit de plus en plus. Ne s’arrêtant jamais, insatiable, happant les dernières molécules d’oxygène du niveau. Puis elle vint courir au pied de l’elfe, l’enserrant, jouant avec lui. Le dompteur monta lentement les marches. Sa créature le suivit docilement. Elle opéra de la même manière au second niveau. Parcourant chaque pièce, attaquant chaque recoin. Asyendil l’attendait près de l’escalier. Elle vint le rejoindre. Le troisième niveau s’effondra. Les flammes ne s’arrêtaient pas.

Arrivé au premier étage. Asyendil découvrit que les autres avaient quitté les lieux. Sans doute avaient-ils suivit ses conseils. La danseuse flamboyante poursuivit son chemin. L’elfe remonta à la surface. Il sentait ses forces diminuer et son emprise sur la flamme se réduire. Mais il ne s’inquiétait pas pour cette dernière. Elle était devenue si importante qu’elle n’avait plus besoin de lui pour s’accroître. Au fur et à mesure qu’il regagnait la surface. Le repère s’écroulait. Les poutres se brisaient. Les étages s’affaissaient sur eux même. Il sortit par l’entrée principale. L’elfe respira profondément cet air frais, si agréable comparé à celui du repère. Les autres étaient là. Horcönshiela vint à sa rencontre en trottinant. Il la flatta et s’appuya sur elle. D’autres chevaux étaient venus en son absence. Un baie et un blanc. Asyendil comprit qu’il s’agissait respectivement du cheval de Tom et de Kean. (Du à la présence de leur maître à leur côté). Zéphir était là également. Le dragon avait du abattre quelques arbres, pour tenir dans ce lieu confiné. Mais Almendra était absente. Canis aussi. Il espérait la revoir pour la connaître un peu plus. Et toujours avide de connaissance, d'en apprendre d'avantage, par la même occasion, sur les vampires.

Le brasier s’échappait par la trappe. Un creux s’était formé. Causé par l’effondrement souterrain. Les flammes, risquaient, de s’attaquer à la forêt. Asyendil n’avait plus de contrôle sur elle. Ryoku vint à sa hauteur et sur un simple regard ils se mirent d’accord. Ils créent d’épais nuages noirs, qui s’amoncelèrent juste à la cime des arbres, juste sur le repère. Et soudain un déluge s’y déversa. L’eau éteignit les flammes. Puis les nuages disparurent laissant de nouveau place aux rayons du soleil.
Asyendil se retourna vers les autres et leur demanda leur avis si oui ou non, ils étaient d’accord pour voyager, le reste de la journée et trouver un coin isolé.