Ilena
Lorsque
Kisumi fut partie je me tournais vers la dragonne. Son regard était vif malgré
son vieil âge. Je me plongeais dedans et lui dit :
-D’abord, j’aimerais vous parlez des véritables raisons de ma venue. Certes c’est pour
sauver Gaïa, mais, fait plus important pour moi, je veux sauver mon fils, Eliam.
Le fléau me l’a volé. Je l’ai vu un instant, il ne l’a pas tué. Je me disais
que si nous arrivions à vaincre le Fléau je pourrais retrouver mon fils, mais
ce n’est encore qu’un rêve et je doute pouvoir attendre aussi longtemps.
Je regardais l’oracle dans ses yeux. Je ne pus y lire aucune émotion. Il n’y avait
chez elle que de l’écoute. Son impénétrabilité me faisait penser à moi-même,
sauf que moi j’étais impénétrable a tel point que je ne me voyais plus
moi-même !
Malgré ce fait je devinais son incrédulité : le Fléau n’avait encore jamais « kidnappé »
une personne. Je continuais d’une voix basse :
-Vous le savez probablement, j’ai été surprise un jour par le Fléau. Il m’a pris dans
ses entrailles et m’y a gardé durant trois longues semaines. Tout se compose
pour moi que d’un brouillard confus. Je ne me souviens seulement, et avec une précision
surprenante, d’une voix qui me parlait. Le dragon traître, car c’était lui, m’a
dit exactement ceci, je me souviendrais toute ma vie de sa voix glacée :
« Ton fils sera la clé. Tu as beau croire de le connaître, jeune dame tu es dans la naïveté
la plus totale. Il sera utile pour tous… pour notre victoire et pour votre
perte ! Tu aimais réellement son père… mais cet amour, était-il réciproque ?
J’en doute ! Car ton « épou » n’éprouve aucun sentiment! Et ton fils dans tout cela? En fait le
mélange de pouvoirs fait…»
Au souvenir de cet événement terrible je frissonnais. Puis j’expliquais à la
dragonne :
-Je n’ai pus entendre la fin de sa phrase. Je me suis évanouie pour une quelquonque
raison. Lorsque je me suis réveillée j’étais seule dans la forêt et mes dons
que j’avais pris tant de temps à apprivoiser n’étaient plus que très faible.
Soudain mon cœur se serra ! Et si l’oracle ne me croyait pas ? Je n’y
arriverais jamais ! C’est pourquoi j’ajoutais dans un souffle :
-D’ailleurs je n’ai jamais connu le père d’Eliam… j’ai simplement été charmée par lui. Ce
qui explique les mots de votre traître…
Il fallait qu’elle me croie ! Premièrement pour que je retrouve mon fils. Et deuxièmement
parce que cette histoire de clé et de victoire me perturbaient profondément…